Beqa, marquée par de belles rencontres

21/10/2013 15:02

Beqa est une petite île au sud de Suva dans laquelle se trouvent plusieurs villages. Nous mouillons à Vaga Bay, devant un village d’une centaine d’habitants. Pour pouvoir visiter les lieux, nous nous présentons au chef du village et faisons le sevusevu, la cérémonie de bienvenue. C’est là que nous apprenons qu’au mois d’octobre, nous ne sommes que le dixième bateau de l’année à nous arrêter dans ce village. Très vite, les enfants sont attirés par les nôtres et nous nous retrouvons encerclés par une ribambelle de gamins. Les grandes filles emmènent Maude se baigner, tandis que les garçons courent après Raphaël.

Pendant ce temps, un homme ayant été choisi par le chef, nous fait la visite du village. Il n’y a pas grand-chose dans ce village, une quinzaine de maisons et une église, l’école se trouvant dans une autre vallée. Un générateur alimente les habitations en électricité 3 heures par jour, de 18h à 21h. Le reste du temps, les habitants vivent sans électricité. Plusieurs personnes nous demandent des piles pour faire fonctionner des torches qui leur sont utiles la nuit lorsqu’ils se retrouvent plongés dans le noir.

 

Le lendemain, nous retrouvons l’homme de la veille, et comme nous apportons du gasoil pour le générateur, des piles, des vêtements, il nous conduit chez sa sœur qui nous invite à prendre le thé pour nous remercier. Nous sommes accueillis dans une grande salle presque vide, avec seulement un grand tapis en pandanus, des tapas accrochés au mur et quelques photos. Agenouillés parterre, nous prenons le thé, du thé parfumé à la feuille de citronnier, un véritable délice ! Nous bavardons un moment avec sa sœur qui nous montre ses productions artisanales et  nous explique comment elle confectionne ces immenses tapis en pandanus. Pour réaliser une production de 8x5m, elle met environ une quinzaine de jours et se fait payer l’équivalent de 500 €. Les femmes sont toujours actives dans les villages. Elles s’occupent des corvées, des enfants, et produisent de l’artisanat. Ce sont les hommes qui nous interpellent davantage. Certains pêchent et cultivent, mais beaucoup ne font pas grand-chose de leur journée…

Nous partons ensuite dans l’autre village, voir l’école que nous avons très envie de découvrir. Toujours accompagnés du même homme, nous marchons pendant une quarantaine de minutes à travers la végétation généreuse et verdoyante. Le sentier, pas toujours très praticable en cas de pluie, est pourtant utilisé par les enfants dès l’âge de 4-5 ans pour se rendre à l’école.

A notre arrivée, nous sommes présentés aux enseignants qui nous proposent aussitôt de visiter l’école et de découvrir leur classe. Comme dans toutes les écoles des petits villages fidjiens, il y a peu de moyens bien-sûr. Mais celle-ci est bien entretenue, avec quatre professeurs qui assurent la scolarité de 80 élèves, sur 8 niveaux différents. Certains  enfants sont intrigués par notre présence. Ils viennent nous toucher, nous prendre la main, courent  devant nous et entrainent même Raphaël et Maude dans une course poursuite à travers l’école. Aucun bruit dans les classes lorsque nous passons le long des bâtiments, la discipline et le travail semblent être la devise de l’école. Nous sommes même surpris de voir que, pendant les deux jours d’absence de deux des professeurs, ce sont des élèves d’une douzaine d’années qui sont chargés de garder les enfants et de faire régner l’ordre dans la classe. Et cela marche ! Les préadolescents, qui prennent à cœur leur rôle de maître, savent se faire respecter des plus jeunes. Il ne leur faudra pas plus de deux minutes pour réunir les élèves d’une classe, les placer et les faire poser devant mon appareil photo !

 

Lorsque nous retournons au village de Vaga Bay, les habitants, toujours aussi charmants, nous sourient, nous saluent avec de grands « Bula, bula ! ». Une dame nous invite même à prendre le thé dans sa maison. Elle nous présente sa famille, nous pose des questions sur ce que nous faisons et tous ensemble, nous passons un moment à bavarder.

 

L’après-midi, nous avons la visite de l’homme qui nous a conduits à l’école. Comme il  avait très envie de voir à quoi ressemble notre bateau, nous l’accueillons sur Céramaje, accompagné de trois enfants. Evidemment le choc est grand ! Les enfants, qui découvrent en premier le cockpit, remarquent d’entrée l’abondance des fruits que nous avons : les ananas, les bananes, les mangues… Puis, quand ils arrivent dans les chambres des enfants, c’est l’apothéose ! Ils sont comme des petits fous devant tant de jouets ! On a du mal à les faire sortir de la chambre de Raphaël, ils prennent des jouets, se les approprient, les reposent, en choisissent d’autres… C’est seulement au moment où nous posons une boîte de cacahuètes sur la table que nous les voyons réapparaître … En l’espace de cinq minutes, nos invités ont tout englouti !

 

Le soir, un chef de famille avec sa femme et ses quatre enfants, nous invite à diner pour nous remercier de lui avoir apporté des piles. Nous sommes touchés par cette invitation qui a lieu à peine quelques heures après notre première rencontre.

Dans la salle à manger, se trouve une longue nappe posée sur le sol sur laquelle sont entreposés toute sortes de plats.

Pour  nous, invités, le menu est différent. Nous avons droit à des plats typiques des Fidji cuits au four traditionnel. On nous donne aussi un couteau et une fourchette, alors que les autres mangent avec les doigts. Ces différents mets, cuits au feu de bois, notamment les feuilles de taro, le uru et le poisson grillé sont excellents. Au cours du repas, nous avons la surprise de voir la salle se remplir progressivement de gamins, tous attirés par l’une des rares télés du village. Ce soir là, c’est le DVD Scoubidou qui est proposé et les enfants semblent ravis. Lorsque nous terminons notre repas, le chef de famille propose nos restes à leurs quatre enfants et aux copains venus regarder la télé. C’est une acclamation de joie lorsque les plats et l’assiette de Maude arrivent devant leur nez. Ils se jettent tous dessus comme s’ils n’avaient pas mangé depuis huit jours ! A croire que ces plats étaient aussi un délice pour eux ! Et dire que si nous avions tout mangé nous les aurions privés d’un tel régal !

 

Le lendemain, il est temps pour nous de continuer notre route. Nous serions bien restés davantage avec ces gens qui nous ont ouvert leur porte et qui nous ont si bien accueillis. Une escale plus longue aurait sûrement permis de mieux connaitre les autres familles, mais voilà, la saison cyclonique avance à grands pas et nous devons bientôt quitter les Fidji. Nous faisons nos adieux aux gens que nous avons le plus côtoyés tandis que Raphaël et Maude laissent en souvenir de leur passage quelques jouets et DVD en anglais.

 

Au revoir Beqa, on se souviendra longtemps de toi !

 

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