Colon: les préparatifs avant la grande traversée

10/03/2012 01:07

Nous ne gardons pas un bon souvenir de Colon. Les mouillages sont rouleurs, l’eau est sale, l’approvisionnement du bateau n’est pas pratique, certains quartiers de la ville sont dangereux, bref rien de très attrayant… Pourtant, nous devons y passer du temps pour préparer le passage du canal de Panama et la traversée du Pacifique.

Comme charger les courses est plus facile depuis un ponton que depuis une annexe, nous profitons des quelques jours à la marina de Shelterbay pour refaire l’approvisionnement du bateau. Le Panama est la dernière escale avant la Polynésie où nous pouvons faire de grosses courses. Quand nous aurons passé le canal de Panama, nous nous dirigerons vers les îles des Perlas, puis des Galápagos. De là, nous pourrons faire à nouveau quelques courses de produits frais, juste avant la traversée du Pacifique qui devrait durer environ trois semaines. Entre le moment où nous quitterons le Panama, et le moment où nous arriverons en Polynésie, il se sera écoulé environ deux mois, c’est pourquoi nous prévoyons un approvisionnement pour 10 semaines. Sachant que nous serons bientôt six personnes à bord, puisque mes parents viennent avec nous jusqu’aux Marquises, il est important de bien calculer ce dont nous avons besoin, pour ne pas mourir de faim…

Pour cela, avec Catherine de Wakamé, nous partons en bus dans un gros supermarché de Colon. Pour le retour, nous serons tellement chargées que nous prévoyons d’utiliser la camionnette du magasin qui peut nous livrer à la marina à  partir de 500 dollars d’achats.

Et c’est parti pour trois heures de courses non stop. Nous remplissons plus de trois caddies chacune. Au menu, plus de 40 kg de farine (je rappelle que je fais le pain moi-même), 25 kg de pâtes, 12 kilos de riz, 25 kg de lait en poudre, sans compter celui de Maude… et tout le reste, boîtes de conserves, boissons, gâteaux etc.  La ligne de flottaison de Céramaje a bien baissé, il n’y a plus un cm2 de libre dans les coffres du bateau ! Avec deux personnes de plus à bord, il faut réorganiser le rangement du bateau pour optimiser la place et parfois cela devient un véritable casse-tête ! A cela, s’ajoute le tri des pâtes et du riz qu’il faut mettre en bouteille pour éviter la propagation des charançons. Eh oui, ici, nous trouvons régulièrement des charançons dans l’alimentation, et si nous ne voulons pas une invasion au bout de deux mois, nous devons les retirer des paquets. Après avoir essayé plusieurs techniques, j’en viens à précuire les pâtes trois minutes au four pour tuer charançons et larves. J’espère qu’avec ceci nous n’aurons plus de mauvaises surprises comme cela a déjà été le cas avec une invasion de charançons sur le bateau il y a quelques mois… La farine doit être aussi mise en boîte pour éviter la prolifération des mites… En France, l’invasion de ces petites bêtes est peu fréquente, mais depuis que nous sommes partis de Martinique, j’ai pris l’habitude de tout stocker dans des bouteilles ou des tupperwares, tellement le problème est récurrent !

De plus, pour pouvoir manger quelques légumes et de la viande en plein milieu de l’océan Pacifique, je me lance dans la préparation de petits plats que je mets au congélateur : poulet au curry, poulet à la noix de coco, poulet aux carottes, bœufs, brocolis, aubergines, choux fleur etc. Nous apprécierons sûrement de pouvoir consommer de temps en temps autre chose que du riz, des pâtes ou des boîtes de conserve !

Pendant ce temps, JF passe du temps à faire les shipchandlers à la recherche de matériel de bateau. Il faut savoir que lorsque nous serons en Polynésie, nous ne trouverons plus grand-chose pour les réparations éventuelles de Céramaje, alors mieux vaut prévoir des pièces de rechange avant de partir. Malheureusement au Panama, les magasins sont très mal achalandés pour la plaisance, c’est pourquoi JF finit par commander du matériel aux Etats-Unis, qui devrait arriver dans une semaine si tout va bien. Il s’occupe aussi de faire le plein de gasoil, et prend des bidons supplémentaires au cas où nous n’aurions pas de vent pour aller aux Galápagos. Nous prévoyons de partir avec 500 litres de gasoil.  Il ne faut pas oublier également le plein de gaz car si nous tombons en panne en plein milieu de l’océan Pacifique, non seulement nous mangerons froid, mais nous serons condamnés à déguster les pâtes et le riz crus !

Pendant que JF et moi sommes à fond dans les préparatifs, Raphaël et Maude profitent de la piscine de la marina en compagnie des enfants de Wakamé.  Entre les mouillages inconfortables et notre emploi du temps bien chargé depuis ces derniers temps, Raphaël n’a pas eu classe depuis trois semaines. La reprise va être dure…

 

 

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