A Puerto de Sardina, on a eu chaud !

05/11/2010 00:28

Nous partons pour el Puerto de Sardina, un mouillage au nord ouest de l’Ile de Grande Canarie.  Coridam est parti avant nous, mais nous devrions le rattraper. Nous filons à 11 nœuds, avec parfois des zones de non vent. A deux reprises nous ratons une bonne pêche. La deuxième fois, le poisson reste pourtant accroché quelques minutes à notre ligne, mais étant occupés à prendre un ris, on ne peut pas le sortir de suite. Au bout d'un quart d'heure, JF essaie de le remonter mais il n’y arrive pas. Il est très lourd et nous allons vite. JF essaie alors de réduire la vitesse de Céramaje mais quand il revient pour sortir le poisson, celui-ci a disparu en emportant notre hameçon (le bel hameçon que nous avait soigneusement préparé Christian de Coridam). Vu le poids de la bête, on venait vraisemblablement de rater un sacré monstre !

Le soir, nous mouillons à côté de Coridam, au pied d’un village surplombant les falaises. Vers deux heures du matin, nous sommes réveillés par la sonnerie de notre téléphone satellite. Qui peut bien nous appeler à cette heure-ci ? Sachant que très peu de monde connaît ce numéro de téléphone,  JF pense aussitôt à Coridam. Pressentant quelque-chose d’anormal, il se lève vite pour aller répondre, mais la sonnerie s’arrête quand il arrive. Il sort  dehors pour voir ce qui peut bien se passer, et là c’est la stupéfaction totale : nous nous trouvons dans la nuit noire en pleine mer, chahutés par les vagues, avec un vent de 20 nœuds bien loin de notre mouillage que l’on ne distingue plus. On est forcé de constater que notre ancre n’a pas tenu et que le vent nous a poussés au large. JF démarre rapidement les moteurs, part à l’avant du bateau, appuie sur la télécommande du guindeau électrique pour remonter l’ancre. Et là, j’ai un moment d’angoisse : si notre ancre s’était décrochée ?  Ouf,  je suis rassurée quand je la vois arriver. JF allume ensuite l’ordinateur pour repérer notre point GPS et il s’aperçoit que nous sommes à plus de 3 milles de notre mouillage (soit 5 km) ! Nous voilà donc repartis en pleine nuit vers les traces de Coridam qui doit s’inquiéter de ne plus nous voir à ses côtés. Effectivement quand nous nous rapprochons de la côte, nous apercevons les feux de navigation de Coridam nous indiquant sa position pour nous aider à nous repérer dans la nuit. Lorsque nous arrivons, Christian nous raconte qu’il était prêt à lever l’ancre pour aller nous chercher ! Ce n’est que le lendemain que nous apprendrons comment en pleine nuit, nos amis s’étaient rendus compte de notre disparition. Josiane, étant réveillée par l’envoi d’une pub d’Orange sur son téléphone portable, se leva et  alla jeter un coup d’œil dehors. Quand elle ne nous vit plus à côté d’eux, elle appela Christian et tous deux regardèrent aux jumelles où nous pouvions être. Après avoir inspecté scrupuleusement les rochers de peur de nous voir écrasés contre l’un d’eux, ils cherchèrent au loin et finirent par distinguer un feu de mât qui se déplaçait lentement. Supposant que c’était nous, ils essayèrent de nous appeler par radio sans succès (nous avions éteint la nôtre), puis par téléphone satellite, qui heureusement fonctionna...  On n’ose pas imaginer où on se serait retrouvés si nous nous étions réveillés que le lendemain matin !

Mais comment une telle chose a bien pu arriver alors que nous avons une alarme de mouillage qui nous prévient en cas de dérapage ? Eh bien ce soir là, JF avait décidé de ne pas l’allumer pensant que nous étions dans un endroit bien protégé… Depuis notre départ, c’était la première fois que Céramaje mouillait sans son alarme et selon les dire de JF ce serait aussi la dernière !

 

  • Cliquez sur le lien pour voir les photos

photos.app.goo.gl/eUABnmtpNCWzvk8B8

 

Rechercher dans le site