Makogai

10/10/2013 12:29

Lorsque nous arrivons à Makogai, nous faisons le sevusevu, cette cérémonie de bienvenue à laquelle les Fidjiens tiennent tant. Nous offrons du kava au chef du village qui nous remercie en nous faisant la visite d’une partie de son île.

 

Il nous apprend qu’une léproserie était installée à Makogai de 1911 à 1969 et qu’elle était tenue par des missionnaires, dont deux Sœurs françaises. De vieux bâtiments abandonnés témoignent de cette époque et un vaste cimetière nous dévoile la cruauté de la maladie avant les années 1950. Sur les 4000 malades qui sont passés à Makogai, plus de 1200 y sont décédés. A partir des années 1949, avec l’arrivée d’un nouveau médicament, beaucoup de patients ont pu être guéri et la léproserie a fini par fermer en 1969.

 

Aujourd’hui, la végétation a repris le dessus et les quelques bâtiments qui restent se noient dans la verdure. L’île est occupée par une quarantaine de personnes, dont certaines travaillent pour le ministère de la pêche fidjien à la protection des tortues et à l’élevage de bénitiers géants. Les plus gros mollusques que nous voyons à Makogai atteignent 1,50m.

 

Pour financer un petit voyage scolaire, le couple d’instituteurs de l’île profite du passage des quelques voiliers pour organiser un spectacle. A la tombée de la nuit, les enfants, se présentent devant nous en tenue traditionnelle et nous offrent à chacun un collier de fleurs. Accompagnés par le chant des adultes et les quelques instruments de musique, ils se mettent à danser devant les 15 spectateurs que nous sommes. Pendant les pauses, on nous offre du kava que l’on doit boire cul sec, selon la coutume… Nous sommes attendris par ces enfants qui dansent devant nous avec le sourire aux lèvres et nous passons une agréable soirée en leur compagnie. Le directeur, très avenant, vient discuter avec nous à la fin du spectacle et nous explique son choix d’enseigner sur une île reculée, son envie d’être loin de la capitale, son intérêt de vivre avec sa famille dans un environnement apaisant. Il nous raconte comment lui et sa femme s’occupent des enfants du village, tous répartis dans seulement deux classes avec huit niveaux différents ! Les cours sont en anglais pour tout le monde, même si la langue pratiquée à la maison reste le Fidjien.

C’est vrai que règne dans ce village une atmosphère particulière. Les enfants sont souriants, curieux, gais. Ils s’amusent facilement avec les nôtres, courent, s’attrapent, jouent à « Chat ». Les habitants nous saluent tous, nous parlent, nous questionnent, nous offrent des fruits. Certains nous invitent même à nous asseoir chez eux et à savourer de la pastèque en leur compagnie. Nous bavardons un moment avec ces gens qui nous font part de leurs habitudes, de leur mode de vie, de leur culture, et encore une fois, nous apprécions ces échanges simples, cette hospitalité envers les étrangers que nous retrouvons régulièrement depuis que nous sommes dans les îles du Pacifique.

 

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