Navigation vers les Tuamotu

22/07/2012 11:09

Nous partons pour les Tuamotu en même temps que trois autres catamarans : Singa, un outremer 55 que nous avons connu aux Canaries, avec 3 enfants à bord, Grainedo, un freydis 49 comme le nôtre avec trois enfants également, et Three little birds, un catamaran américain avec encore trois enfants. Les trois bateaux se connaissent depuis plusieurs mois et naviguent ensemble.

Pendant les premières heures de navigation, nous sommes à l’affût de chaque bruit bizarre, prêts à nous réfugier à l’intérieur du bateau au cas où le mât nous tomberait dessus. La drisse en dyneema que JF a installée pour soutenir le hauban défectueux, crée de nouvelles turbulences sonores auxquelles nous devons nous habituer. La houle que nous prenons de travers ne facilite pas une navigation sereine dans de bonnes conditions. Céramaje tape contre les vagues, et les fortes secousses que nous voulions éviter sont bel et bien présentes.

A un moment, nous sommes surpris par un énorme bruit dans le cockpit. Au-dessus de nous, l’axe reliant une poulie à la bôme vient de céder. La bôme se retrouve en travers du bateau et la grand-voile se met à vaciller au-dessus du lazy bag tout arraché ! Cela commence bien ! Si nous ne pouvons plus utiliser notre grand-voile et devons continuer à naviguer seulement avec le génois, nous ne sommes pas encore arrivés dans les Tuamotu ! Heureusement, JF réussit à remettre l’axe de la poulie en place, et Céramaje repart comme si de rien n’était… ou presque … car notre lazy bag a vraiment triste allure…

Après une nuit mouvementée, à nous faire balloter, secouer, chahuter par cette houle qui nous arrive de bâbord, nous décidons de ralentir notre vitesse et de prendre un troisième ris dans la grand-voile. Nous ne sommes pas les seuls à souffrir de la situation. Les autres bateaux avec qui nous naviguons se font aussi chahuter. Les Singa découvrent même de l’eau dans leur cale moteur et sont obligés de faire demi-tour pour réparer la fuite.

La navigation dure ainsi trois jours, avec une houle toujours aussi désagréable, qui finit par nous couper l’appétit. Elle aurait pu être écourtée si nous n’avions pas eu certaines règles à respecter, mais pour pénétrer dans les atolls des Tuamotu, nous devons y arriver impérativement de jour pour avoir une bonne luminosité des fonds. Les cartes marines étant mal renseignées à ces endroits, il est nécessaire d’avoir une bonne visibilité pour éviter les nombreux récifs coralliens. De plus, les passes étant soumises à de forts courants durant les marées, il est important de se présenter quand la mer est étale ou lorsqu’elle commence juste à remonter pour pouvoir pénétrer sans encombre dans les lagons. Prendre en compte ces deux phénomènes, nous conduits à calculer de façon précise la durée de nos navigations pour éviter toute situation compliquée au moment de franchir les passes.

C’est donc en fin de matinée que nous nous présentons dans la passe de Makémo. Nous suivons Grainedo, le freydis, qui ouvre la route. Il y a du courant, c’est vrai, mais avec les moteurs, nos bateaux remontent la passe efficacement. En quelques minutes, nous passons d’un bleu outremer à un bleu pâle, puis turquoise. C’est notre premier contact avec l’archipel des Tuamotu.

 

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