Nuku-Hiva

21/06/2012 04:18

Nuku Hiva est l’île principale des Marquises. Tout comme ses sœurs, elle offre un paysage escarpé, où falaises, grottes et cascades font partie du décor.

 

Nous nous rendons à la cascade Vaipo, l’une des plus hautes du monde (350m), qui se jette dans un site grandiose au milieu des canyons. Nous découvrons les deux sites archéologiques de Hikokua et Kamuhiei, endroits où se déroulaient les festivités, les sacrifices et les offrandes. Il faut savoir que les Marquisiens ont longtemps pratiqué le cannibalisme. La chair humaine était réservée aux notables. Ni les femmes, ni les hommes de basse condition ne pouvaient en manger. Elle était cuite au four canaque, et on rapporte même qu’elle avait le goût sucré de la patate douce… Si le cannibalisme a cessé aux Marquises, il n’en est pas de même pour le tatouage, qui a repris un essor considérable ces dernières décennies. Les hommes, comme les femmes, portent un ou plusieurs tatouages sur n’importe quelle partie du corps. Nous faisons partie des rares bateaux à  ne pas nous laisser tenter par une de ces empreintes indélébiles, venue de Polynésie…

 

Dans quinze jours, ce sont les grandes vacances, et nous profitons des quelques jours de classe qui restent pour mettre Raphaël à l’école. La directrice nous accueille chaleureusement et accepte volontiers de recevoir Raphaël pour seulement deux semaines. Sa maîtresse arrive même à l’associer au spectacle de fin d’année, ce qui lui permet de participer comme les autres à la présentation d’une danse africaine. Là, il retrouve des amis de bateaux qui eux aussi profitent d’une terre française pour connaître les bancs de l’école. Le rythme nous change sur le bateau. Raphaël commence l’école à 7H30 et termine à 15h30. Il a classe cinq jours par semaine avec deux demi-journées, le mercredi et le vendredi où il finit à 11h30.  Raphaël est content de l’expérience, et finit même par se rendre compte que les deux heures d’école qu’il avait sur le bateau n’étaient pas si mal comparé aux longues journées d’école… Le niveau scolaire est faible dans les écoles marquisiennes, surtout en Français. Cela s’explique en partie par le fait que la langue maternelle est le Marquisien, que les livres sont rares sur ces îles, et que le suivi de la scolarité des enfants n’est pas encore rentré dans les mœurs des Marquisiens. En revanche, les enfants sont très performants en sport où nous avons beaucoup à apprendre.

 

Après trois mois passés avec nous, papa et maman nous quittent et s’envolent pour Tahiti où ils prendront deux autres avions pour rejoindre Paris. On espère que cette expérience leur aura plu, avec ses bons et ses mauvais côtés. Ils n’oublieront peut-être pas pas les galères (la longue attente à Panama, les problèmes techniques à régler, les pannes), les moments pénibles (chaleur parfois accablante, restriction d’eau douce), les quelques coups de gueule dus certainement à la promiscuité, mais ils se souviendront probablement aussi des moments forts, comme le passage du canal de Panama, la découverte des petites îles panaméennes, le peuplement des otaries et des manchots aux Galápagos, la traversée du Pacifique, l’arrivée magique en Polynésie sur l’île de Fatu-Hiva, la gentillesse des Marquisiens, la nage avec les raies Manta… Ceci restera une belle expérience vécue en famille par trois générations, ce n’est pas rien.

 

Pour nous, c’est la vie qui continue sur Céramaje, nous avons encore pas mal de milles à parcourir avant notre arrivée en Nouvelle Calédonie. Ici, à Nuku Hiva, nous profitons de la présence des bateaux que nous avons connus avant la traversée, comme Visiteur, Perséides, Black Pearl, Eol, Rapa Nui, Célian, Maat. Curieusement, nous nous sommes tous retrouvés sur le mouillage de Taiohae, et bientôt, chacun à notre rythme, nous partirons tous vers les Tuamotu. 

 

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