Port Resolution

09/11/2013 08:55

Nous passons une dizaine de jours à Port Resolution, ce qui nous permet de lier connaissance avec plusieurs personnes. Jean-Franck apporte son savoir-faire en informatique en installant des logiciels et en mettant sur quelques ordinateurs des films en anglais. Les rares personnes ayant réussi à se procurer de vieux ordinateurs ont des difficultés à les utiliser, car sur l’île il n’y a pas d’électricité. Quelques habitants ont cependant un petit panneau solaire pour pouvoir alimenter une ampoule et recharger des téléphones portables. Ils font payer la charge des téléphones portables ou des ordinateurs à ceux qui n’ont pas l’électricité. Pour pouvoir recharger un appareil électronique, les villageois donnent 100 vatus, soit à peu près l’équivalent de 1€, sachant que le salaire moyen est de 3000 vatus (30€)…

Les habitants de Port Resolution, comme dans beaucoup de villages Niva- Nuatus, vivent en tribu. Ils ont peu de choses mais ne meurent pas de faim. La terre, généreuse, leur permet de récolter de nombreux fruits et légumes. L’élevage de quelques poulets, cochons et veaux suffit à leur donner de la viande de temps en temps. Ici, tout se résume à l’essentiel. Il n’y a pas de superflu. Pas d’électricité, pas de voitures, seules des cases construites en fibres végétales.

Nous donnons un peu de gazole, des piles, du riz, du sucre, des vêtements, des cahiers… et en échange les gens nous apportent des fruits et légumes de leur jardin : d’excellentes tomates, des bananes, des concombres, des pamplemousses… Ces échanges permettent de nous insérer un peu dans la vie de quelques Niva-Nuatus, d’approfondir les relations avec eux, de mieux comprendre leur mode de vie, leur culture tellement différente de la nôtre.

Les femmes sont courageuses, travailleuses. On les croise souvent en train de porter sur leur dos un régime de bananes. Ce sont elles qui font tourner le ménage. Pour plaire aux hommes, elles doivent être discrètes, fortes et vaillantes. Lorsqu’elles se marient et qu’elles partent de chez elles, leurs parents reçoivent de l’argent de la nouvelle famille pour les dédommager de la perte d’une main d’œuvre efficace. La femme n’a pas son mot à dire dans cette société régie par les hommes. Si elle a beaucoup de chance, elle se fera aider par son mari dans les tâches difficiles, mais dans la plupart des cas, elle aura une vie dure où elle devra lui obéir.

 

Une fête est organisée au village voisin en l’honneur des deux pasteurs que nous avons rencontrés deux jours auparavant. Nous avons l’agréable surprise d’apprendre que nous y sommes invités. Pour la deuxième fois, nous nous retrouvons au milieu d’une soixantaine de Niva-Nuatus, hommes, femmes et enfants, à partager le repas ensemble. Là encore, nous échangeons nos savoir-faire. Tandis que nous goûtons à la cuisine locale, j’apporte des gâteaux « faits maisons » pour le dessert. Ici, les gâteaux sont rares car la farine doit être achetée, et elle n’est pas rentrée dans les mœurs des Niva-Nuatus. Tout l’après-midi, nous le passons dans la petite église du village, où nous discutons et écoutons de la guitare. Les Niva-Nuatus ne parlent pas beaucoup, ils observent en silence, adressent deux mots à leurs voisins de temps à autre et chantent. Ce sont les enfants qui mettent le plus d’ambiance en jouant et déambulant dans l’église. L’ambiance est familiale, douce et paisible.

 

Le 9 novembre, nous faisons nos adieux aux habitants de Port Resolution et partons pour la Nouvelle Calédonie. Notre profilé d'enrouleur de génois est réparé et nous devrions mettre environ 18 heures pour atteindre Maré, une île de la Nouvelle Calédonie. C'est notre dernière "grande traversée" avant notre arrivée sur le territoire français. 

 

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