Visite de la Soufrière
Après avoir passé deux semaines sur le mouillage de Rodney Bay, nous avons l'intention de remonter sur Grenade pour être plus à l'abri en cas de cyclône. En chemin nous décidons de nous arrêter à la Soufrière de Ste Lucie pour visiter le coin. Mais lorsque l'on arrive sur le mouillage, il fait nuit et nous ne savons pas trop où poser notre ancre. Des boatboys ne tardent pas à venir nous accoster en nous informant que l'on doit s'amarrer à une bouée payante. JF parlemente un long moment avec eux pour essayer de négocier le prix. Finalement, pour 40 EC (10€), ils nous escortent jusqu'à une bouée où nous passons la nuit.
Le lendemain matin nous sommes bien surpris de voir à quel endroit nous sommes amarrés. Nous nous trouvons à deux mètres d'un bateau sans occupant à bord, tout proche d'une digue rocheuse. JF n'étant pas satisfait du mouillage, ne veut pas laisser le bateau tout seul. Si la bouée ne tenait pas, on se retrouverait sur le bateau derrière nous et sur les rochers ensuite. JF, énervé de s'être fait roulé par les boatboys, démarre les moteurs et quitte l'endroit pour se mettre dans la baie suivante. Mais là encore, des boatboys viennent nous voir et nous proposent leur aide. Nous apprenons que de cet endroit, il est impossible de trouver un taxi pour visiter les alentours. Ils nous proposent donc d'amarrer notre bateau à une bouée, de nous ramener au mouillage précédent pour prendre un taxi et de nous trouver quelqu'un pour nous véhiculer toute la journée. JF négocie avec eux 300 EC pour tous ces services.
Comme convenu, une heure plus tard, les boatboys reviennent et nous emmènent au village où un taxi nous attend pour la visite de la Soufrière et des chutes d'eau de Diamond botanical gardens.
La journée est agréable, nous allons voir de près les sources sulfureuses de Sulphur Springs, où jets de vapeur et fumerolles s'échappent du sol. Nous nous baignons dans des baignoires naturelles à plus de 40 degrés. Et nous visitons le jardin botanique de Diamond, où se trouvent de jolies cascades.
Lorsque le taximan nous ramène au village, les boatboys sont déjà là et nous ramènent comme convenu sur Céramaje. Mais à peine 5 minutes après leur départ, deux hommes de la SMMA ( protection des eaux territoriales de la Soufrière) débarquent sur notre bateau en nous réclamant un droit d'amarrage pour s'être mis à une bouée. JF raconte en anglais, que des boatboys sont déjà passés et que nous leur avons déjà donnés 45 EC pour la bouée. Ils nous expliquent que les boatboys n'ont rien à voir avec la location de la bouée, qu'ils sont éventuellement là pour nous aider à mouiller, mais qu'en aucun cas ils ne doivent percevoir ce loyer. Cet argent doit revenir à la SMMA, association dont ils font partis. JF commence à monter le ton en disant que nous ne payerons pas une deuxième fois, qu'ils avaient qu'à venir nous réclamer cet argent avant les boatboys, comme cela il n'y aurait pas eu de confusion. Mais les deux hommes ne veulent pas en rester là et appellent la police. JF, très énervé de s'être fait encore avoir par des boatboys, démarre les moteurs de Céramaje, enclenche la marche avant à fond, et nous voilà en train de quitter le mouillage à toute vitesse. Heureusement, les hommes de la SMMA ne cherchent pas à nous rattraper et nous laissent filer. Pendant la première heure, nous n'arrêtons pas de regarder derrière nous pour voir si un bateau ne nous rattrape pas. Heureusement, nous avons un peu de vent et nous filons à 11 noeuds. Mais si la police ne voulait pas lâcher l'affaire et décidait de nous poursuivre? Je ne suis pas très rassurée, ce n'est qu'au coucher de soleil que je commence à me détendre en me disant qu'il serait maintenant difficile de nous trouver. Finalement, partis sur notre élan, JF décide de naviguer toute la nuit et de faire route sur Grenade. Il ne faut plus lui parler de Sainte Lucie, ces deux derniers jours ont été de trop !
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