Sudelup

20/01/2012 23:28

Après notre séjour en Colombie, nous nous arrêtons tout naturellement dans les San Blas, des îles en Comarca des  Kunas Yala, une communauté indienne ayant résistée aux invasions espagnoles.

 

Quelques infos sur les Kunas

Le territoire kuna est constitué de plus de 300 îlots coralliens impeccablement préservés. Les Kunas se sont installés sur ces îlots abrités de la houle par un labyrinthe de barrières de corail, pour fuir les moustiques du continent panaméen. Les villages sont organisés comme de petites communautés ayant chacun un chef, le Sahila. La plupart des Sahilas sont contre le progrès qui pourrait tuer la culture Kuna. L’ambiance qui règne dans chaque village est conditionnée par le Sahila. Chaque village est donc différent et dépend de la personnalité de son chef. Pour mettre un pied à terre en territoire Kuna, nous devons payer un impôt (l’impuesto) dont le montant varie selon les villages. Cette somme ajoutée aux impôts locaux dus par les Kunas  eux-mêmes, permet de gérer le fonctionnement de la communauté. Cette contribution n’est pas demandée uniquement aux voiliers de passage, l’impôt kuna existe depuis la nuit des temps, et les Kunas aussi sont soumis à l’impuesto pour rendre visite à un village voisin. La seule différence, c’est que la somme pour les navigateurs est 40 à 50 fois supérieure à celle des Kunas… Alors avec une moyenne de 10 dollars par mouillage, il vaut mieux ne pas changer trop souvent d’endroits…

 

Les Kunas ont leur propre langue. Mais de plus en plus de jeunes parlent l’Espagnol, l’étudiant à l’école. L’éducation est donnée par des professeurs kunas et panaméens. Ces derniers doivent trois ans de leur carrière aux enfants indigènes.

 

Les grandes activités de ces îles kunas sont la pêche (langoustes, Kings crabes), l’agriculture (surtout la noix de coco), et la confection de molas. C’est aux femmes que revient cette dernière activité qui consiste à confectionner des habits traditionnels très colorés pour les filles et les femmes kunas. Le temps consacré à la fabrication du mola varie de quelques jours à plusieurs semaines. Les femmes passent leur vie entière à coudre sur le pas de leur hutte. Ce sont elles qui sont en charge de la vente des molas. Sur chaque île, elles essaient de vendre des molas aux touristes qui passent. C’est de cette façon, que nous repartons avec un mola pour Maude…

 

Même dans les villages les plus reculés du comarca, le téléphone satellite existe ! Eh oui, le gouvernement de Panama a installé dans chaque village une antenne parabolique et des cabines téléphoniques ! Et internet vient de faire aussi son apparition dans la plupart des écoles ! Manque de chance, le mois de janvier et février étant la période des vacances scolaires, beaucoup d’écoles sont fermées et les possibilités de connexion en sont réduites.

 

Visite de Sudelup

Le premier village kuna dans lequel nous débarquons est Sudelup. Des enfants et quelques adultes nous accueillent chaleureusement et nous invitent à nous asseoir à l’ombre de leur maison. Une dame vêtue d’un mola, prend Maude dans ses bras et  la regarde en souriant. Le chef de famille nous parle en Espagnol et nous demande d’où l’on vient. Il nous donne quelques informations sur sa famille et son village et nous apprend que les gens vivent ici essentiellement de la pêche et de l’agriculture. Pour le remercier de son hospitalité, nous lui achetons 10 petits pains délicieux pour 1 dollar ! Un autre homme vient prendre la relève et nous emmène saluer le chef du village (le sahila), acte très important chez les Kunas lorsqu’un étranger arrive. Puis, celui-ci continue la visite en nous faisant faire le tour de son village. Une vingtaine d’enfants nous suit et nous dévisage. On a l’impression d’être l’attraction de la journée ! Les filles entre 8 et 12 ans s’occupent des tout-petits, les portent, les consolent. Certaines des femmes sont vêtues de leurs habits traditionnels (les molas), mais presque toutes refusent d’être photographiées. Les maisons construites en  palmes et branches de roseaux sont bien entretenues. Dans les allées, tout est parfaitement propre, nous ne voyons aucun déchet par terre. Pourtant, les gens vivent pauvrement. Les habitants n’ont pas l’électricité dans leur hutte, les enfants n’ont pas de jouets, les lits sont remplacés par des hamacs, les tables et les chaises sont souvent inexistantes, les aliments sont cuits au feu de bois. Bref, un monde avec la société moderne ! Malgré tout, les gens n’ont pas l’air malheureux, ils sont souriants, relativement bien-portants et paraissent paisibles. 

 

Le soir, nous nous retrouvons sur Perséides et faisons un festin de Kings crabes grâce à la pêche de Mitch, l’équipier d’Ina i Tak. Il faut dire que Mitch est un sacré pêcheur ! A peine arrivé sur un nouveau mouillage, il s’en va à la découverte des nouveaux fonds, toujours avec son harpon à la main, prêt à  tirer sur toutes sortes de poissons…  Alors quasiment tous les jours, il ramène du poisson, des crabes ou des langoustes ! Quel équipier formidable et économique !

 

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