12/10/12

L'école des enfants sur le bateau

L’école sur le bateau est un sujet délicat. Certaines familles trouvent que faire la classe à bord est le point noir du voyage. En effet, les tensions entre parents et enfants sont fréquentes. Et pour cause… Comment motiver un enfant qui n’a pas envie de travailler lorsqu’il n’est pas obligé de se lever pour aller à l’école, lorsque  qu’il ne peut pas se mesurer à d’autres élèves, lorsqu’il n’y a pas de personne extérieure pour représenter l’autorité ?

Ceci pose de réels problèmes et certains parents en arrivent même à faire les évaluations du CNED à la place des enfants, pour éviter les conflits qui finissent par ternir les relations familiales.

Heureusement, les cours du CNED (Centre National d’Education à Distance) sont de qualité, et pour les parents non enseignants, c’est une aide précieuse pour suivre correctement la scolarité des enfants.

 

Sur Céramaje, la classe ne se fait pas sans mal, il y a des jours avec et des jours sans… De nombreuses fois, notre petit bonhomme rechigne pour se mettre au travail, et joue la montre. « Attends, je termine ceci, attends, j’ai ça encore à faire… » A la longue, cela use les parents qui en ont marre de démarrer la journée en se fâchant. Notre petit ange le sait, mais ne peut pas s’en empêcher. Une fois enfin le travail commencé, cela continue par une grosse envie de boire un verre d’eau, puis la perte d’un stylo que l’on met 10 minutes à retrouver,  et enfin on termine par une position semi-allongée sur la banquette du carré… Sans compter que lorsque c’est au tour de la petite sœur de s’occuper, on râle parce que l’on voudrait son prof particulier que pour soi. Et si vous avez la bonne idée de vous avancer et de commencer à préparer le repas avant la récréation, là encore vous avez droit à des remarques comme quoi vous ne vous occupez pas de son travail.

 

A cela, on peut ajouter, en fonction des jours, l’humeur de la petite sœur qui a envie de faire du bruit rien que pour se faire remarquer, l’arrivée d’un voisin nous invitant à aller faire un joli snorkelling, un mouillage inconfortable qui donne mal à la tête, une chaleur épouvantable qui ramollit les méninges ! Bref, les occasions sont nombreuses pour empêcher notre chérubin de se concentrer correctement… On ne peut pas toujours lui en vouloir, il faut reconnaitre que les conditions de travail ne sont pas toujours optimales !

 

Et pourtant, avec seulemernt 2 heures de classe par  jour en CE1, notre petit écolier arrive à boucler son programme et obtient de bons résultats aux évaluations nationales.

 

Alors que pensent les parents de l’école à bord ?

 

Même si les conditions de travail sont parfois difficiles, les enfants apprennent vite. Ils ont besoin de moins de temps qu’en classe pour assimiler les nouvelles notions et c’est un gain de temps considérable. La difficulté se situe vraiment dans la motivation, l’envie, la volonté de travailler. Mais ceci dépend encore de la personnalité de chacun, certains sont plus coopératifs et rechignent moins que d’autres.

Sur notre bateau, la classe a lieu tous les matins, à l’exception des jours de navigation ou de grosses courses. Les mercredis, samedis et dimanches n’existent pas. Les journées de repos sont rythmées par notre emploi du temps du moment, par la météo et les imprévus. Le fait de bouger tout le temps, de prendre la mer n’importe quel jour de la semaine, ne permet pas d’avoir un emploi du temps fixe et c’est ce qui constitue probablement une difficulté majeure. Ne pas avoir de repères hebdomadaires, ne pas savoir à quel moment un jour de congé va arriver est sûrement un handicap pour les jeunes enfants qui ont besoin d’être structurés. C’est la raison pour laquelle, il y a des jours où ils nous le font payer. « Non, ce matin, je n’ai pas envie de travailler. Hier, on a navigué toute la journée et je n’ai pas pu en profiter. J’aimerais bien  aujourd’hui avoir un vrai jour de congé… ». Alors, pour pallier cette faille, on essaie de se caler au maximum sur l’emploi du temps des autres enfants que l’on rencontre sur les bateaux. Raphaël n’a jamais aussi bien travaillé que lorsque  notre catamaran était à couple avec un bateau dont la famille avait une fille du même âge que lui. Tous les deux commençaient la classe à la même heure, faisaient la récréation ensemble et terminaient leur matinée de travail en même temps. Ils étaient extrêmement motivés pour finir leur travail à l’heure et pouvoir se retrouver ensuite.

C’est vrai que l’école à bord n’est pas la partie la plus agréable du voyage. Elle implique beaucoup de contraintes et elle est souvent une source de conflits entre parents et enfants. Jouer au prof avec nos propres enfants, lorsqu’ils nous voient déjà 7 jours sur 7, 24H sur 24, demande une grande patience, de l’organisation et beaucoup d’énergies. Mais au final, ce qui est encourageant, c’est de voir que nos efforts sont récompensés. Tout en vivant une expérience hors du commun, les enfants de bateau apprennent aussi bien que les autres, ils ont une bonne faculté d'adaptation et sont capables de se réintégrer rapidement dans un cursus scolaire traditionnel.