Nous ne sommes plus que trois bateaux ensemble, Visiteur ayant été obligé de partir directement sur les San Blas récupérer des invitées qui viennent passer quelques jours sur leur bateau.

Lorsque nous arrivons au village de San Bernardo, des dizaines d’enfants accourent et nous suivent partout. Des fillettes nous montrent leur école et leur maison. Certaines réclament un peu d’argent. Que de monde dans ce village ! Que d’enfants ! Le moindre mètre carré sur cette petite île est utilisé ! Nous sentons que l’appareil photo n’est pas le bienvenu c’est la raison pour laquelle nous avons peu de traces de notre passage ici. Les gens vivent pauvrement, sans confort, dans un village sale où détritus traînent un peu partout. La plupart des enfants sont pieds-nus et vagabondent sur un sol douteux. Parmi les adultes, seules deux femmes nous adressent la parole et nous demandent d’où nous venons, quel âge ont les enfants… Les gens nous regardent sans un sourire, comme si nous pénétrions trop profondément dans leur intimité. Nous nous sentons mal à l’aise avec notre gros appareil photo et finissons par le camoufler au fond d’un sac.

Puis, au moment de repartir, nous croisons des caméramans en train de faire un reportage pour la télévision. A la fin des prises de vue, ils sortent un sac de bonbons destiné aux enfants du village qui aussitôt se ruent dessus. Pour éviter les disputes ou les injustices, les caméramans leur demandent de se mettre en file indienne et d’attendre leur tour.  Les enfants sont comme des fous, on les entend s’exclamer, crier, en attendant leur passage !

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