Carnet de voyage

05/09/2013 06:00

Les Tonga

06/09/2013 06:03

Navigation pour Les Tonga

Nous avons environ 40 heures de navigation pour aller jusqu’aux Tonga et pour arriver avant la nuit, nous décidons de quitter Niue à 22 heures.

Bien que la navigation soit moins  pénible que pour faire Mopélia – Niue, le voyage se fait encore avec de la houle croisée, où la longue houle du Sud provenant des dépressions de la Nouvelle Zélande vient rencontrer celle du Vent. L’océan Pacifique, comme ont voulu l’appeler nos anciens, n’a rien de si pacifique! Et encore, nous avons évité pour le moment la Zone de Convergence Pacifique Sud qui se déplace sans arrêt dans le coin et est difficile à cerner. Beaucoup de bateaux l’ont rencontrée et ont passé un sale moment, avec de grosses rafales à 40 - 45 nœuds !

 

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08/09/2013 06:18

Neiafu

Les Tonga se trouvent tout près de la ligne de changement de date, et lorsque nous arrivons sur la première île, nous nous retrouvons un jour plus tard. En clair, nous sommes maintenant en avance de 11h par rapport à la France alors que jusqu’à présent nous étions en retard. Les Tongiens disent qu’ils sont les premiers à voir le jour se lever.

 

L’archipel des Tonga regroupe entre 150 et 200 îles. Celles-ci sont réparties en trois groupes principaux : les îles Vava’u, les îles Haabai, et l’île de Tongatabu où se trouve la capitale.

C’est dans les Vava’u que nous comptons passer le plus de temps, car en bateau, ce sont les îles les plus accessibles. Les Vava’u sont des îles d’origine volcanique, avec des collines de 150 à 300 m, une côte très découpée et de nombreuses péninsules prolongées d’îlots.

 

Nous nous arrêtons en premier à Neiafu, la ville principale des Vava’u, pour régler tout l’administratif de notre entrée dans le territoire Tongien. Nous en profitons pour refaire le plein de frais en allant au marché, assez bien achalandé le samedi, et pour visiter la petite ville avec ses jolies églises et petits commerçants. Les magasins sont peu nombreux, et les quelques restaurants ne sont pas très animés, excepté les établissements à touristes qui vont bon train pendant la haute saison. 

Comme tous les Polynésiens, les Tongiens sont des gens de bonne humeur, particulièrement sociables. Il parait qu’ils ont fait un tel accueil au capitaine Cook en 1777, que ce dernier a appelé leur archipel les « îles des Amis ».

 

Dans les rues, à la sortie de l’école,  nous croisons les enfants dans leur uniforme. Les garçons portent une sorte de jupe longue changeant de couleur selon les âges, tandis que les filles ont une tenue plus traditionnelle avec une jupe plissée arrivant au-dessous des genoux. Les femmes que nous voyons sont toutes vêtues avec des habits recouvrant les épaules et des tenues arrivant au-dessous des genoux. Pour ne pas faire de fausse note, je m’efforce de couvrir mes épaules d’un paréo et de me mettre en pantalon. Je comprends alors l’inconfort que ces femmes doivent ressentir au moment des fortes chaleurs et je suis contente d’être de passage en hiver, lorsque les températures ne sont pas encore trop élevées… Ici aussi, le dimanche est un jour sacré, où personne ne travaille et où les gens se retrouvent  à l’église. L’office peut durer plus de 5 heures, entrecoupée par des pauses où les hommes se rassemblent autour du kava, la boisson locale. Les femmes, elles, discutent entre-elles, endimanchées dans une tenue sélecte et portant autour de la taille des nattes en pandanus qu’elles confectionnent elles-mêmes.

 

Comme à chaque escale dans des lieux civilisés, nous passons un peu de temps au café du coin, à faire de l’internet. Autour d’un verre, nous retrouvons quelques gens de bateaux, notamment l’équipage d’Eglantine et  de Jimini Cricket, qui comme nous, pianotent sur leur ordinateur. C’est l’occasion aussi de parler de nos expériences de navigation et d’échanger des infos sur les bons plans, sur ce qu’il y a à faire dans le coin, sur l’endroit où nous pouvons trouver certains produits…

Pendant ce temps, les enfants se retrouvent et jouent dans les alentours, sans se soucier de toutes ces préoccupations.

 

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10/09/2013 06:30

Kapa

Nous séjournons à Kapa quelques jours pour profiter des jolis snorkellings et des grottes naturelles qui longent la mer. Nous partons en annexe à la recherche de ces cavités sculptées par la mer et nous découvrons effectivement de jolis sites où nous pouvons même plonger. Dans ces grottes sombres, nous apercevons de nombreuses chauves-souris perchées sur les parois rocheuses, qui de temps en temps prennent leur envol. Dans l’eau, des centaines d’éperlans nagent les uns à côté des autres.

Nous partons ensuite à la découverte d’une grotte sous-marine dans laquelle nous devons plonger en apnée pour y accéder. Nous passons sous un rocher à 2 mètres de fond et continuons sur 4 mètres en apnée. Pour Raphaël, c’est de justesse, il pointe son nez, tout essoufflé, en pensant qu’il n’allait pas y arriver ! Mais si, mais si, notre petit plongeur s’en sort bien ! Mieux que certains en tout cas, qui, selon les dire, auraient attendu plus de 20 ans pour avoir le courage d’y aller !

 

Nous partons découvrir le petit village de Falewitahi où nous croisons de jeunes garçons à la carrure déjà forte et large en train de jouer au rugby sur un terrain improvisé. Nous sentons bien que le rugby est le sport national des Tonga. Puis, une jeune femme nous interpelle de son jardin et nous demande ce que l’on vient faire ici. Très gentiment, elle nous donne des renseignements sur le village et nous souhaite la bienvenue. Les enfants que nous croisons, nous abordent en nous demandant des bonbons, comme s’ils avaient l’habitude d’en recevoir lorsque des touristes sont de passage. Nous comprenons vite que cette habitude est liée aux Américains, qui partout où ils passent, se sentent le besoin d’être généreux, de sortir leurs billets pour tout monnayer et de distribuer aux enfants des gâteries. Cela part d’un bon sentiment, certes, mais ils ne se rendent pas compte qu’ils tuent la spontanéité des gens, la générosité naturelle de ces populations qui ne demandent rien. Combien de gens nous ont donné des fruits et légumes de leur jardin, juste en guise de bienvenue ?

 

Le dimanche, nous retournons au village pour assister à la messe. Curieusement, au même moment, et à 150 mètres d’écart, il y a deux messes dans deux églises différentes. Nous ne comprenons pas très bien s’il s’agit d’églises catholiques, protestantes, ou mormones. Nous choisissons la plus grande en espérant que les gens soient plus nombreux à chanter. Et lorsque nous sommes enfin installés, nous entendons les chants de l’église d’à côté qui nous parviennent jusqu’aux oreilles. C’est de toute beauté. Pendant un moment, nous regrettons d’avoir choisi celle-là. Mais très vite, dans la nôtre aussi, les voix aigues des femmes mélangées à celles des hommes résonnent dans l’église. Il y a tellement de puissance, de force dans les voix, que je cherche où se trouvent le micro et les enceintes. Mais non, il n’y en a pas. Le son des voix est bel et bien naturel. C’est impressionnant !  Nous ne comprendrons rien de la messe, dite en langue locale, mais grâce aux magnifiques chants, nous ne verrons pas le temps passer.

 

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12/09/2013 06:34

Vaka'eitu

Nous faisons la rencontre de David et sa femme Ika qui habitent depuis quelques mois Vaka’eitu.  Avec leurs enfants, ils vivent isolés, loin du premier village. Tous deux nous accueillent chaleureusement en nous offrant, à peine débarqués, des noix de coco. Ils nous apprennent qu’ils ont 11 enfants, mais que les plus grands sont hébergés dans leur famille sur une île voisine où ils sont scolarisés. David pêche de temps en temps pour rapporter un peu de poissons aux repas, mais très souvent, les repas sont  maigres. Le poisson, dans les parages, n’est pas très abondant et il faut partir bien plus au large pour en rapporter. Ika fait de l’artisanat, confectionne des paniers en pandanus, vend des paréos, et bien-sûr s’occupe des enfants en bas-âge. Tous les jours, elle nous offre des cadeaux confectionnés en pandanus : des bracelets, des marques-pages, des fleurs pour décorer les cheveux… et à chaque fois son visage rayonne de gentillesse.

 

Malgré la barrière de la langue, ses enfants et les nôtres se mélangent autour de parties de foot ou de saute-moutons sur la plage. Après avoir passé plusieurs jours à leurs côtés, Raphaël et Maude se mettent d’accord pour leur offrir quelques jouets qu’ils n’utilisent plus beaucoup.

 

Tout proche de là, nous profitons aussi du magnifique jardin de corail pour découvrir en snorkelling une grande diversité de coraux, tant dans leurs formes que dans leurs couleurs. Bien que la faune aquatique y soit peu nombreuse, la grande variété des coraux fait de ce lieu un joli site de plongée.

 

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17/09/2013 06:41

Tapana

Nous nous rendons à Tapana parce que nous avons entendu parler d’un bon restaurant espagnol tenu par des  Espagnols qui sont arrivés en bateau il y a une vingtaine d’années. Nous sommes cinq bateaux français à nous y rendre et nous ne sommes pas déçus, même si le prix au début peut paraître excessif pour les Tonga (environ 35 € par adulte.) Les tapas sont de très bonne qualité et la paëlla est délicieuse.  Nous sommes ravis de manger de la bonne cuisine européenne, qui, c’est vrai, nous manque de temps en temps.

Nous profitons de cette petite escale pour faire aussi une promenade à terre entre femmes, laissant les hommes avec les enfants. Nous rencontrons deux jeunes Tongiennes qui décident de nous accompagner jusqu’au village à une demi-heure de marche environ. Pour l’une d’entre-elles, c’est la première fois qu’elle fait la route à pied. Visiblement, peu habituée à marcher et à monter les côtes, elle s’essouffle, mais tient vraiment à continuer à nous accompagner. Elle nous montre les terres de sa famille, nous cueille un fruit à chacune, nous raconte  son enfance aux Fidji, son envie de partir à l’étranger avec des copines, les mœurs des Tongiens ne pouvant pas se marier avant 21 ans, la pêche des rori, ces bèches-de-mer vendus aux Chinois pour leurs vertus aphrodisiaques… Bref, nous passons toutes un agréable moment en compagnie de ces deux filles, avenantes et sympathiques, qui encore une fois, nous démontre combien les Tongiens sont des gens au cœur chaleureux.

 

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20/09/2013 06:47

Les baleines à Eukafa et Ngau

Nous gardons des mouillages Euakafa et Ngau des moments inoubliables. Nous avons la chance de voir tous les jours une baleine à bosse et son baleineau se promener pas très loin de l’endroit où nous mouillons. La première fois que nous les voyons, nous sommes sur la plage. Vite, nous déguerpissons en deux trois mouvements et partons tous les quatre en annexe pour essayer de les approcher. Et cela marche ! Nous sommes à une trentaine de mètres d’elles et nous les observons longuement. La mère doit mesurer une douzaine de mètres et progresse lentement dans la mer. Le baleineau nage à ses côtés, tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos. Parfois, il saute en l’air et nous découvrons alors sa tête et son corps tout entier. Avec sa longue nageoire qu’il agite régulièrement au-dessus de l’eau, il semble nous dire bonjour. Certaines fois, il se retrouve sur sa mère, se tourne et se retourne sur elle, comme s’il lui faisait des mamours. Jean-Franck tente de s’approcher encore  pour mieux distinguer la mère qui ne nous montre pas sa tête. Mais à une quinzaine de mètres d’elle, je n’en mène pas large. Dans notre annexe, je nous trouve soudainement tout-petits… Finalement, probablement  dérangée  par notre présence trop insistante, la baleine entraine son petit dans les profondeurs.

Le lendemain, nous les revoyons. Et comme le premier jour, nous les suivons en annexe à une vingtaine de mètres. Cette fois, l’équipage d’EGLANTINE est à nos côtés, et c’est à deux annexes que nous les approchons. Dans un élan de folie, Jean-Franck, qui a ses palmes, masque et tuba avec lui, décide de se mettre à l’eau. Une fois dans la mer, plus rien ne l’arrête, il part à leur rencontre. Lorsqu’il se met à nager à côté de la mère, celle-ci poursuit sa route sans donner le moindre signe de nervosité. Le baleineau, lui, ne saute plus ou ne se cajole plus contre sa mère, il suit la baleine, collé à elle. Bien que l’envie soit grande, Jean-Franck ne s’approche pas de trop près, au risque de se faire percuter lors de leur descente dans les profondeurs. Nous suivons cet instant magique depuis l’annexe, partagés entre l’excitation et l’inquiétude.

Le troisième jour,  lorsque nous retournons les voir, nous sommes surpris d’assister au saut de la baleine tout près de nous. La puissance de la mère et la masse d’eau qui jaillit lorsqu’elle retombe dans la mer, sont impressionnantes ! Cela n’intimide pas Jean-Franck qui repart nager auprès d’elle avec cette fois la compagnie de Béa (du bateau EGLANTINE). Comme tous deux reviennent enchantés, je me décide à me mettre à l’eau et m’approche moi aussi tout près de la mère et de son petit. L’eau, très chargée, empêche une bonne visibilité, mais je distingue tout de même la baleine en train de porter son petit sur sa tête. Le baleineau, sans bouger, se laisse faire. Raphaël, qui entre-temps s’est décidé à me rejoindre, nage à mes côtés, et tous deux, nous savourons ensemble ces instants magiques.

 

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