Carnet de voyage

27/12/2011 23:55

Cabo de la Vela

 

ça y est, nous sommes prêts à partir sur Cartagena. Les prévisions météorologiques annoncent une fenêtre météo pour 4 jours. Le vent devrait aller crescendo de 15 à 28 nœuds. C’est un peu beaucoup pour un passage réputé difficile, mais nous devrions être déjà loin du Cap de la Vela lorsque le vent forcira.

 Nous savons que nous devons être très vigilants au passage de Cabo de la Vela,  où il y a souvent une grosse houle croisée et beaucoup de vent, puis après Santa Marta, et enfin au niveau de  l’embouchure  du fleuve Magdalena où troncs d’arbres et autres objets encombrants peuvent se déverser dans la mer et partir au large des côtes.

Nous partons de Curaçao vers 11h30 et nous faisons une navigation tranquille jusqu’à Aruba. Nous nous arrêtons là-bas seulement une heure, le temps de récupérer les dernières infos météos sur les fichiers GRIB. Nous repartons vers 22H30 en vue d’être à la pointe Gallinas au petit matin. Nous avons un vent de 15 à 17 nœuds comme c’était prévu.

Vers 9 heures du matin, nous contournons la punta Gallinas sans être secoués. La mer a une faible houle, le vent est régulier (toujours entre 15 et 17 nœuds), ce qui nous permet d’avancer correctement autour de 9 nœuds.

En début d’après-midi, nous arrivons au fameux Cabo de la Vela. Nous suivons la ligne des 1000 mètres de profondeur, comme il est fortement recommandé dans cette zone. En prévision de la difficulté du passage, nous sommes sous-toilés et n’avons que notre génois. Le vent se met alors à souffler un peu plus fort, nous avons entre 25 et 27 nœuds. Cependant, la houle reste faible, deux mètres au maximum. Bref, rien de ce que l’on avait imaginé. Céramaje continue sa trace, sereinement, sans que l’on s’aperçoive qu’on est en train de passer le « cap Horn des Antilles ».

JF profite de ce temps relativement calme pour se rapprocher de la côte colombienne et se protéger d’une houle éventuelle. Nous sommes à 10 milles des côtes. Nous naviguons comme cela jusqu’au lendemain matin. Mais voilà, nous sommes maintenant trop protégés, nous avons peu de vent (entre 8 et 10 nœuds) et nous avançons lentement. A ce rythme là, nous passerons de nuit l’embouchure de  La Magdalena, ce qui n’est pas très sécurisant. Pour éviter cela, JF décide de regagner le large pour retrouver du vent. Nous nous remettons de l’autre côté de la ligne des 1000 mètres et regagnons de la vitesse. Nous filons entre 11 et 14 nœuds avec deux ris dans la grand-voile. Nous rattrapons un catamaran anglais, Vinga, partis 12 heures plus tôt que nous de Curaçao. En fin de journée, nous passons devant l’embouchure du fleuve de Magdalena et nous regardons scrupuleusement devant nous au cas où nous verrions de gros objets flottants. A la tombée de la nuit, le vent forcit et nous affalons la grand-voile. Céramaje n’avance plus qu’avec son génois avec des moyennes de 9 à 10 nœuds. Le vent continue de monter, nous avons entre 32 et 35 nœuds de vent réel (alors que les prévisions météorologiques n’en prévoyaient que 28). La houle devient plus formée, nous avons environ 3 mètres. Comme nous sommes au portant, Céramaje ne souffre pas et fait des surfs à 16-17 nœuds.  

Au moment de la descente sur Cartagena, nous avons des rafales entre 37 et 38 nœuds  de vent avec une houle plus ou moins croisée que nous prenons de travers. Les vagues viennent cogner fortement la coque bâbord, et le bruit à l’intérieur est impressionnant. Nous devenons beaucoup moins confortables. J’ai l’impression que des tonnes d’eau vont nous tomber sur la tête ! Les enfants dorment comme des loirs et ne s’aperçoivent de rien…Nous naviguons ainsi pendant 6 heures. JF reste très concentré mais confiant. Il trouve que Céramaje se comporte bien dans ce vent et ces vagues moins hautes que ce  que l’on craignait. Dans ce vacarme, j’essaie de trouver le sommeil qui ne vient pas…

Finalement, à 3 heures du matin, nous arrivons à Cartagena après 64 heures de navigation.

 

Bilan de la navigation : beaucoup de stress avant le départ pour une traversée qui s’est déroulée sans problème particulier. Certes, après Santa Marta, on a eu du vent, plus de vent que ce qui était annoncé, mais nous n’avons pas eu de grosse mer. Alors avons-nous été chanceux ? Peut-être. Certains, qui ont eu une météo semblable à la nôtre, ont été beaucoup plus ballotés. En tout cas, on ne va pas s’en plaindre. Ça y est, le cap est passé, on va pouvoir se détendre et penser au nouvel an qui approche !

 

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31/12/2011 23:45

Nouvel an à Cartagena

Nous passons le nouvel an à la petite Marina de Cartagena avec d’autres bateaux, notamment Wakamé, Visiteur et Perséides.

Après minuit, nous allons nous balader dans les rues de la vieille ville très animée. Les gens sont bien habillés et font la fête. Les hommes portent en général des chemises claires, tandis que les jeunes filles sont très souvent vêtues de mini-jupes à paillettes et de chaussures à hauts talons. Des milliers de personnes déambulent dans les rues, mangent ou boivent des verres à la terrasse de restaurants, se dandinent sur des pistes de danse. Bref, cela n’a rien à voir avec notre nouvel an européen où le froid nous pousse à nous calfeutrer à l’intérieur. Ici, les rues sont animées, les gens sont dehors, la ville vit pleinement !

 

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03/01/2012 23:54

Visite de Cartagena

Cartagena est la première ville fondée par les Espagnols sur le continent sud-américain. Sa construction date du XVIe siècle. Devenue rapidement un grand port, Cartagena attire de nombreux corsaires et pirates européens intéressés par l’or et l’argent de l’Empire espagnol. Face aux menaces constantes, les Espagnols décident d’assurer sa défense en bâtissant le château San Felipe et des murailles qui encerclent la ville.

 

Nous prenons un peu de temps pour visiter les vieux quartiers de Cartagena chargés d’histoire. La ville compte des maisons peintes de couleurs vives, construites en pierre et corail dur, avec des patios intérieurs et des toits à architecture d’inspiration coloniale. D’étroites ruelles serpentent autour de places animées, de cafés ombragés et d’églises joliment décorées.

 

Un peu plus loin, nous découvrons de grands centres commerciaux comparables à ceux que l’on trouve en France. Nous sommes étonnés de voir de grands supermarchés très bien achalandés (où l’on trouve même un Carrefour), et des boutiques de vêtements semblables aux nôtres. 

 

Pourtant, non loin de là, le contraste est frappant. Nous tombons sur des quartiers délabrés, où règne une grande misère. Les rues ne sont pas nettoyées, les gens sont habillés pauvrement, les jolies boutiques sont remplacées par des bazars et les bons restaurants par des bouis-bouis.

 

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