Carnet de voyage

31/10/2010 02:31

Las Palmas

Nous quittons l’Ile de Fuerteventura pour rejoindre Grande Canarie. Nous devons nous rendre à Las Palmas, la ville principale,  pour faire quelques achats et réparer le chandelier tout déformé. La traversée dure 7h30. Nous sommes tous un peu barbouillés à croire qu’à force de faire des sauts de puce par petit temps, nous ne sommes plus amarinés. Maude va même jusqu’à vomir, elle qui jusqu’ici supportait bien les navigations. Est-ce le fait de savoir marcher et d’avoir maintenant trouvé son équilibre? En effet, il paraît que les enfants qui ne savent pas encore marcher n’ont jamais le mal de mer…

Lorsque nous arrivons à Las Palmas, il n’y a pas de place au port, les bateaux qui participent au rallye de l’Arc  monopolisent les trois quarts de la Marina. Nous allons donc mouiller un peu plus loin toujours aux côtés de Coridam. Là, le mouillage est très inconfortable, nous sommes ballotés d’un côté et de l’autre, et  sans nous en rendre compte, cela nous porte sur les nerfs. Raphaël n’arrive pas à travailler et nous nous arrachons les cheveux avec lui, Maude n’arrête pas de geindre, et JF et moi sommes énervés. Bref, il y a des étincelles dans l’air ! Pour couronner le tout, on ne peut même pas emmener les enfants à la plage, la baignade est interdite pour cause de pollution…

Un après-midi, ne tenant plus, je décide de partir faire les magasins avec Josiane pour m’aérer la tête. Ouf que ça fait du bien d’être sur la terre ferme, de ne plus être secouée dans tous les sens ! Et d’être seule SANS LES ENFANTS !

Cela fait maintenant quatre jours que nous sommes ici et nous devons attendre encore deux jours de plus pour récupérer notre chandelier. On en a par-dessus la tête de ce mouillage qui nous fait rouler. Nous sommes hargneux, énervés, fatigués, et Raphaël n’arrive toujours pas à travailler. Alors ce sont des crises à n’en plus finir ! Avec les enfants dans cet état, nous n'avons même pas le courage de visiter un peu la ville... Heureusement, nous trouvons une aire de jeux qui les occupe bien une partie de l’après-midi. Alors nous savourons ces moments de tranquillité avant de retourner dans la tourmente de notre bateau…

 

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05/11/2010 00:28

A Puerto de Sardina, on a eu chaud !

Nous partons pour el Puerto de Sardina, un mouillage au nord ouest de l’Ile de Grande Canarie.  Coridam est parti avant nous, mais nous devrions le rattraper. Nous filons à 11 nœuds, avec parfois des zones de non vent. A deux reprises nous ratons une bonne pêche. La deuxième fois, le poisson reste pourtant accroché quelques minutes à notre ligne, mais étant occupés à prendre un ris, on ne peut pas le sortir de suite. Au bout d'un quart d'heure, JF essaie de le remonter mais il n’y arrive pas. Il est très lourd et nous allons vite. JF essaie alors de réduire la vitesse de Céramaje mais quand il revient pour sortir le poisson, celui-ci a disparu en emportant notre hameçon (le bel hameçon que nous avait soigneusement préparé Christian de Coridam). Vu le poids de la bête, on venait vraisemblablement de rater un sacré monstre !

Le soir, nous mouillons à côté de Coridam, au pied d’un village surplombant les falaises. Vers deux heures du matin, nous sommes réveillés par la sonnerie de notre téléphone satellite. Qui peut bien nous appeler à cette heure-ci ? Sachant que très peu de monde connaît ce numéro de téléphone,  JF pense aussitôt à Coridam. Pressentant quelque-chose d’anormal, il se lève vite pour aller répondre, mais la sonnerie s’arrête quand il arrive. Il sort  dehors pour voir ce qui peut bien se passer, et là c’est la stupéfaction totale : nous nous trouvons dans la nuit noire en pleine mer, chahutés par les vagues, avec un vent de 20 nœuds bien loin de notre mouillage que l’on ne distingue plus. On est forcé de constater que notre ancre n’a pas tenu et que le vent nous a poussés au large. JF démarre rapidement les moteurs, part à l’avant du bateau, appuie sur la télécommande du guindeau électrique pour remonter l’ancre. Et là, j’ai un moment d’angoisse : si notre ancre s’était décrochée ?  Ouf,  je suis rassurée quand je la vois arriver. JF allume ensuite l’ordinateur pour repérer notre point GPS et il s’aperçoit que nous sommes à plus de 3 milles de notre mouillage (soit 5 km) ! Nous voilà donc repartis en pleine nuit vers les traces de Coridam qui doit s’inquiéter de ne plus nous voir à ses côtés. Effectivement quand nous nous rapprochons de la côte, nous apercevons les feux de navigation de Coridam nous indiquant sa position pour nous aider à nous repérer dans la nuit. Lorsque nous arrivons, Christian nous raconte qu’il était prêt à lever l’ancre pour aller nous chercher ! Ce n’est que le lendemain que nous apprendrons comment en pleine nuit, nos amis s’étaient rendus compte de notre disparition. Josiane, étant réveillée par l’envoi d’une pub d’Orange sur son téléphone portable, se leva et  alla jeter un coup d’œil dehors. Quand elle ne nous vit plus à côté d’eux, elle appela Christian et tous deux regardèrent aux jumelles où nous pouvions être. Après avoir inspecté scrupuleusement les rochers de peur de nous voir écrasés contre l’un d’eux, ils cherchèrent au loin et finirent par distinguer un feu de mât qui se déplaçait lentement. Supposant que c’était nous, ils essayèrent de nous appeler par radio sans succès (nous avions éteint la nôtre), puis par téléphone satellite, qui heureusement fonctionna...  On n’ose pas imaginer où on se serait retrouvés si nous nous étions réveillés que le lendemain matin !

Mais comment une telle chose a bien pu arriver alors que nous avons une alarme de mouillage qui nous prévient en cas de dérapage ? Eh bien ce soir là, JF avait décidé de ne pas l’allumer pensant que nous étions dans un endroit bien protégé… Depuis notre départ, c’était la première fois que Céramaje mouillait sans son alarme et selon les dire de JF ce serait aussi la dernière !

 

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09/11/2010 03:56

Navigion vers Tenerife

Nous partons voir les Barancos de Grande Canarie, des lits de rivières asséchées. La navigation au côté de Coridam avec un vent 3 quarts arrière est très agréable. Nous faisons des pointes à 13 nœuds et demi, notre record pour l’instant. Arrivés devant les Barancos, on s’aperçoit que les mouillages ne sont pas très protégés et nous décidons de ne pas y passer la nuit et de partir sur Tenerife directement. Coridam part le premier, pendant que nous mouillons le temps d’une baignade pour Raphaël.

 

Lorsque nous remontons l’ancre, le vent a forci et nous avons des rafales de 30-31 nœuds. Pendant que JF monte la grand-voile et prend deux ris, je suis à la barre. J’ai du mal à maintenir le bateau face au vent. JF s’énerve, stresse dès que le bateau ne garde plus son cap. Bref, c’est un peu la panique. Je sens bien que je ne suis pas une équipière très fiable et c’est ce qui m’embête. Avec Maude à m’occuper, je suis très peu disponible et je n’ai pas suffisamment l’occasion de prendre la barre. Du coup dans les moments critiques, je ne suis pas très au point, ce qui ne détend pas l’atmosphère...  Pour compliquer le tout, Maude supporte mal d’être balancée à gauche et à droite, elle pleure beaucoup, veut constamment être dans mes bras. Alors quand je ne suis pas aux manœuvres, je passe mon temps à la consoler ou à la divertir. Entendre ces gémissements nous fatigue, ce qui n’aide pas à un retour au calme sur Céramaje…

 

On rattrape Coridam et quelque temps plus tard nous arrivons les premiers sur Tenerife. Quelle surprise désagréable lorsque nous atteignons le mouillage ! Celui-ci est peu abrité et laisse passer la houle ce qui nous rend très inconfortable. On hésite à jeter l’ancre, mais voyant qu’un catamaran est déjà là, on fait le choix de rester. La nuit va être terrible. Secoués dans tous les sens et à l’affût de chaque bruit bizarre, on ne dormira que très peu. Sur Coridam, Christian et Josiane ne fermeront quasiment pas l’œil de la nuit, trop ballotés et inquiets de voir leur bateau s’échouer sur les rochers.

 

A huit heures, JF et Christian sont déjà sur le pont  et démarrent les moteurs sans hésitation direction la Marina de Santa Cruz. Tout le monde se lasse des mouillages inconfortables et a hâte d’aller dans un port pour retrouver un peu de stabilité et de confort.

JF et Christian se tirent la bourre pendant tout le trajet, Christian voulant se battre contre un catamaran. Finalement c’est Céramaje qui s’impose avec deux ris dans la grand-voile, même si Coridam, avec toute sa voilure, nous a montré de bonnes capacités.

Arrivés à Santa Cruz, c’est la déception. La Marina nous demande une taxe de 100 euros, que l’on reste un jour ou 15 jours. A cela, il faut rajouter les 55 euros par jour, soit un total de 375 euros pour 5 jours. N’ayant même pas d’accès wifi, à ce prix là, on préfère trouver un meilleur endroit. Nous disons donc au revoir prématurément à Christian et Josiane avec un petit pincement au cœur en nous donnant rendez-vous au Cap- Vert.

 

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