Portobelo, situé à 50 km de Colon, est un village fortifié, entouré d’une végétation luxuriante. Les fortifications sont construites par les Espagnols au XVIIe siècle pour se protéger des pirates et des corsaires venus d’Europe. A cette époque, les plus grandes foires du continent y sont organisées et on y échange or, perles, pierres précieuses, contre marchandises fabriquées en Europe. Mais cette concentration des richesses attise les convoitises et les pirates sont nombreux à vouloir débarquer à Portobelo.

Aujourd’hui, le village est redevenu paisible  et l’ambiance qui y règne est agréable et détendue. La population vit essentiellement de la pêche et du commerce. Nous avons la chance d’être là au moment du carnaval, une fête qui dure quatre jours au Panama. Nous croisons dans les rues des centaines de personnes déguisées, dansant sur le rythme des tambours, parodiant la cour royale ou mettant en scène des esclaves révoltés par leurs maîtres espagnols. Les rues sont animées, les spectateurs sont nombreux et cette ambiance sonore nous remet vite dans le bain de la civilisation, nous, qui venons de passer plus d’un mois dans les San Blas, loin du tumulte des villes…

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Nous avons décidé de partir trois jours dans la jungle chez Miguel, un français installé au Panama depuis une dizaine d’années.

Avec les Wakamé, nous prenons le bus typique de Portobelo, où les bruits du moteur et la musique à fond nous mettent de suite dans l’ambiance ! La compagne de Miguel vient nous chercher à l’arrêt de bus et nous la suivons à pieds pendant une heure et demie à travers la forêt. Avec nos sacs à dos, nous devons même traverser des rivières et nous mouiller jusqu’à la taille…

Lorsque nous arrivons chez Miguel, nous découvrons un joli point de vue sur la jungle. Nous logeons dans de petites cabanes rudimentaires et prenons nos repas préparés par Miguel et sa compagne sous un abri chaleureux. Qu’est-ce que nous mangeons bien ! Et avec les moyens du bord ! Miguel n’a pas de frigo et doit aller faire les courses au jour le jour avec trois heures et demie de trajet pour l’aller-retour !

Miguel est un ancien révolutionnaire du Salvador. Arrivant au Panama avec pas un sou en poche, il s’est installé dans la jungle et a appris à vivre avec elle. Depuis quelques années, il organise des stages de survie dans ce milieu hostile. Etant venus avec de jeunes enfants, Miguel ne nous réserve pas un programme trop compliqué, juste la découverte de la végétation tropicale, de quelques insectes et oiseaux, et une baignade dans la rivière.

Cette petite escapade au milieu de la nature plaît beaucoup aux enfants qui explorent les grosses araignées, pêchent à la grenouille, ramassent des taguas (ivoire végétale), se baignent dans de l’eau vivifiante, grimpent sur des arbres gigantesques, jouent à la guerre avec de beaux bâtons…

Ah notre séjour chez Miguel, nous en gardons un bon souvenir !

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